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L'HISTOIRE DU POUDING CHÔMEUR

Le pouding chômeur naît vraisemblablement des suites du krach économique de 1929, puisqu’on n’en trouve aucune mention avant les années 30[1]. Selon une légende, il serait la création de Georgianna Falardeau, épouse de Camillien Houde, alors maire de Montréal.[2] Toutefois, aucun document ou témoignage ne permet de soutenir cette thèse.

Si on le connaît aujourd’hui comme un gâteau blanc cuit avec une sauce au caramel, plusieurs recettes se côtoient jusqu’en 1960. Elles contiennent tantôt du cacao, tantôt de la noix de coco ou des raisins secs[3]. La sauce est parfois absente ou servie à part[4]. Ce dessert a même été défini comme un pouding au pain[5]. Cela renforce l’idée que plusieurs personnes ont – littéralement – mis la main à la pâte de cette création. Et elles ont de quoi s’inspirer : dans les années 30, pas moins de 31 types de poudings figurent dans l’ouvrage La Cuisine raisonnée, témoignant de l’influence anglaise.[6] 

Constitué d’ingrédients peu coûteux, le pouding chômeur ne contient à l’origine pas d’œuf[7]. Parfois, le beurre y est même remplacé par du saindoux[8]. C’est le cas de la première recette parue dans un livre, en 1957[9]. À partir de 1990, ce dessert est, à l’occasion, utilisé comme symbole et servi lors de manifestations dénonçant certaines politiques sociales.[10]

Au menu des restos cotés, il prend du galon à partir des années 2000. En 2007, après consultation de ses lecteurs et de spécialistes, le journal Le Devoir le désigne «dessert national du Québec»[11]. De nos jours, il est souvent préparé avec du sirop d’érable, parfois avec de la crème ou des petits fruits. D’ailleurs, une telle version a été servie en 2005 à l’occasion du mariage du réputé chef québécois Normand Laprise[12].

 

Recette • Pâte : mélanger 500 ml de farine, 20 ml de poudre à pâte et 3 ml de sel, puis intégrer 60 ml de graisse fondue (ou beurre). Combiner 250 ml de lait et 185 ml de sucre, puis l’ajouter à la préparation de farine. • Sirop : mélanger 500 ml de cassonade, 500 ml d’eau, 15 ml de farine et de l’essence d’érable (facultatif) • Verser le sirop au fond d’un moule graissé, y répartir la pâte et cuire à 190 oC de 30 à 40 min.[13]

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[1] Le Nouvelliste, 23 février 1938 (mention) ; Le bulletin des agriculteur 19 avril 1938, «Les abeilles s’entraident» (mention); Le Soleil, 27 août, 1939 «Le Courrier de Pascale France» (recette)

[2] Le Devoir, 15 décembre 2007 «Un p’tit dessert mai pas d’entrée», Tout simplement Clodine, novembre 2008, L’Épicerie, Radio-Canada, février 2001;

[3] Le Soleil 28 août 1949  «Le Courrier de Pascale France»; Le Devoir 8 avril 1952, Le Soleil 21 janvier 1961

[4] Le Soleil 28 août 1949  «Le Courrier de Pascale France»; Le Devoir 8 avril 1952

[5] Le ramage de mon pays, Victor Barbeau, Éditions Bernard Valiquette, 1938, p. 77

[6] La Cuisine raisonnée, 1936

[7] Le Soleil, 27 août, 1939 «Le Courrier de Pascale France»; Le Soleil 17 décembre 1940 «Le Courrier de Pascale France»; Le Soleil 3 août 1947  «Le Courrier de Pascale France»; Le Soleil 28 août 1949  «Le Courrier de Pascale France»; Le Devoir 8 avril 1952, Le Soleil 30 septembre 1953, Le Progrès du Golf, 25 novembre 1955

[8] La Cuisine raisonnée, 1957, Progrès du Saguenay 15 juillet 1958

[9] La Cuisine raisonnée, 1957

[10] Le Devoir 14 mars 1994, «Le refus de l’appauvrissement»; L’écho de La Baie, 8 mai 2013, «On enterre la réforme de l’assurance emploi»

[11] Le Devoir, 15 décembre 2007 «Un p’tit dessert mai pas d’entrée

[12] La Presse, 7 octobre 2005

[13] La Cuisine raisonnée, 1957